Aperçu


Vieillir chez soi signifie avoir le soutien social et les services de santé nécessaires pour vivre chez soi ou dans la communauté en toute sécurité et de façon autonome aussi longtemps que vous le souhaitez (Social Development Canada, 2016) Les ergothérapeutes travaillent avec les personnes âgées pour faciliter le vieillissement chez soi en évaluant leur implication dans les activités quotidiennes à la maison et dans leur communauté. Les ergothérapeutes aident les personnes âgées à rester chez elles plus longtemps en adaptant l'environnement de leur domicile afin de prévenir les blessures (Lantz & Fenn 2017) et en fournissant le soutien nécessaire par le biais de modifications du domicile et d'appareils fonctionnels pour rendre les logements accessibles pour des besoins de plus en plus complexes. (Muir, 2012). 

Selon les résultats du recensement de 2016, le Canada compte 5,9 millions d'aînés (Statistics Canada, 2016). Plus de 85% des aînés vieillissants préféreraient vieillir chez eux et dans leurs communautés, toutefois de nombreux foyers et plusieurs communautés ne disposent pas des caractéristiques structurelles et des services de soutien nécessaires pour en faire une option réaliste et sans danger (Lantz & Fenn 2017). La prévalence croissante des affections chroniques et le déclin cognitif qui en découle, le risque de douleur, de blessure et d'épuisement professionnel des soignants peuvent également précipiter le passage aux soins en établissement, si les domiciles ne disposent pas du soutien nécessaire. Les ergothérapeutes, par l’entremise de leurs interventions, abordent ces obstacles à la participation aux activités quotidiennes (Muir, 2012) susceptibles d'empêcher les aînés de vieillir chez soi. Le gouvernement du Canada a fait du vieillissement chez soi une priorité en augmentant le financement des soins à domicile et en milieu communautaire (avec un investissement de 6 milliards de dollars pour les soins à domicile et les soins palliatifs annoncé dans le budget 2017) et en nommant un ministre fédéral des Aînés. Le gouvernement a également présenté un projet de loi qui établit le cadre pour un Canada exempt d’obstacles, qui comprend répondre aux défis en matière d’accessibilité dans les environnements physiques. L’accès aux ergothérapeutes au sein des équipes de soins primaires pour les soins à domicile et en milieu communautaire est à la fois rentable et fondé sur des données probantes, et soutient l’autonomie, la dignité et la qualité de vie des aînés du Canada.


Quelques faits sur les chutes :

  • Les chutes sont les blessures évitables les plus courantes au Canada et demeurent la principale cause d'hospitalisations liées aux blessures chez les personnes âgées.
  • De 20 à 30% des personnes âgées tombent à chaque année et 50% des chutes entraînant une hospitalisation se produisent à la maison.
  • En plus des blessures, les chutes peuvent avoir des conséquences négatives sur la santé mentale et peuvent entraîner d’importants coûts financiers, estimés à 2 milliards de dollars par année (ASPC, 2016).
  • La prévalence d'aînés atteints d'une ou de plusieurs maladies chroniques crée également un facteur de risque de chute.
(Public Health Agency of Canada, 2015)


Des modifications ou des rénovations au domicile peuvent être nécessaires pour permettre aux personnes âgées de rester dans leurs logements actuels. Les ergothérapeutes ont une compréhension unique du fonctionnement des individus dans leur milieu de vie et peuvent collaborer avec des professionnels de la conception/rénovation pour veiller à ce que les préférences et les besoins des personnes âgées soient satisfaits tout au long du processus. Les modifications ou les rénovations de domiciles peuvent être des modifications structurelles permanentes ou des modifications temporaires de l'environnement afin de garantir la sécurité, telles que :

  • Des douches de plain-pied
  • Des rampes
  • Des monte-escaliers

Adaptations et appareils

Les ergothérapeutes peuvent recommander des adaptations et des appareils fonctionnels pouvant aider les personnes âgées à vieillir chez eux en toute sécurité. De plus (et propre à l’ergothérapie), vieillir chez soi signifie que les clients peuvent rester indépendants chez eux et recevoir de l’aide pour surmonter les obstacles qui les empêchent de participer à des activités de socialisation telles que rendre visite à des amis et à la famille à la maison et dans leur communauté.

Les ergothérapeutes peuvent évaluer la mobilité d’un individu et leur environnement à la maison pour déterminer si une aide à la mobilité peut l’aider à naviguer plus sûrement dans son domicile. Voici des exemples d’aides à la mobilité couramment recommandés :

  • des cannes
  • des déambulateurs
  • des fauteuils roulants manuels
  • des fauteuils roulants électriques
  • des rampes

Initiatives récentes


  • L'ACE a présenté et tenu un kiosque au Forum en médecine familiale (FMF) à Toronto et a rencontré des médecins de famille de partout au Canada pour discuter de l'utilité d'avoir un ergothérapeute au sein d'équipes de soins interprofessionnelles, notamment pour permettre aux aînés de vieillir chez eux.

  • L'Association canadienne des ergothérapeutes (ACE) a présenté un résumé au Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées (HUMA) en réponse à son étude du projet de loi C-81 (Loi visant l’élaboration d’un cadre sur les soins palliatifs au Canada”).) en recommandant au gouvernement du Canada d'appuyer le rôle des ergothérapeutes en vue de rendre les environnements bâtis accessibles et sans obstacles.

  • L’ACE prépare une prise de position révisée sur le vieillissement chez soi en collaboration avec des experts et un forum sur des questions professionnelles sur le vieillissement chez soi, qui sera présenté lors du Congrès de l’ACE 2019 à Niagara Falls.

  • L’ACE a félicité l’honorable Filomena Tassi (ministre fédérale des Aînés) et l’a invitée à une rencontre. L'inclusion d'un rôle consacré aux aînés au Cabinet est une victoire pour de nombreux organismes (y compris l'ACE) qui défendent les droits et les intérêts des personnes âgées. L’ACE a également écrit une lettre de félicitations à la ministre des Services publics, de l’approvisionnement et de l’accessibilité, l’honorable Carla Qualtrough, qui a été déléguée à superviser le portefeuille supplémentaire d'accessibilité.

  • L’ACE a participé aux consultations menées par Santé Canada à la suite de l’adoption de la loi appuyée par l’ACE, intitulée « Loi visant l’élaboration d’un cadre sur les soins palliatifs au Canada ». L'ACE a préconisé que le cadre intègre les ergothérapeutes au sein d'équipes interdisciplinaires de soins de santé fournissant des soins de fin de vie, d'autant plus que la majorité des Canadiens souhaitent mourir chez eux. Le cadre sur les soins palliatifs au Canada été déposé au Parlement en décembre 2018.

  • L'ACE a participé au Forum sur une société favorable aux aînés « Vers un monde adapté aux aînés : maintenir la qualité de vie » organisé par l'Institut de recherche LIFE et le International Longevity Centre Canada. Cet événement a rassemblé des dirigeants du monde universitaire, des politiques, des entreprises et de la société civile pour élaborer un projet pour une société adaptée aux aînés. L'ACE a participé aux discussions pour s'assurer que le point de vue de l’ergothérapie était reflété dans les plans d'action préliminaires pour des approches adaptées aux aînés en matière de soins de santé, de logement, de magasinage et de voyages.

  • L’ancienne présidente et la directrice générale de l’ACE ont comparu devant le Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées dans le cadre de son étude intitulée « Promotion de l’intégration et de la qualité de vie des aînés » et a recommandé que les provinces soient mandatées de s'assurer que les ergothérapeutes fassent partie intégrante de toutes les équipes de soins primaires et des équipes de services de soins à domicile et en milieu communautaire qui fournissent des services aux personnes âgées dans le cadre des cinq milliards en transferts fédéraux aux provinces pour les soins à domicile.

  • L’ACE a coprésenté la première conférence nationale canadienne de réadaptation à la conduite automobile en 2017, réunissant des spécialistes en transport et en réadaptation des conducteurs - éducateurs, innovateurs, cliniciens, chercheurs et fabricants d’équipement - afin de faire progresser les connaissances et les compétences en matière d’évaluation et de réadaptation pour la conduite et de soutenir les aînés et les personnes handicapées.

  • L'ACE a échangé des renseignements, offert de l'aide et élaboré des stratégies avec des députés impliqués dans la promotion de la santé et du bien-être des aînés canadiens.

  • L'ACE a été invitée à participer au Home Modification Council de l’Association canadienne des constructeurs d’habitations (ACCH) - le seul organisme de santé invité à y participer - et l’ACCH s'est engagée à mettre les ergothérapeutes en contact avec les rénovateurs et leurs clients, soulignant le rôle important que jouent les ergothérapeutes pour assurer que les bonnes rénovations sont spécifiées.

  • L’ACE a adhéré à l’alliance « Exigeons un plan », comprenant plus de 50 organisations, faisant appel au gouvernement pour qu’il élabore une stratégie nationale pour les aînés d’ici 2019.

  • L’ACE continue de travailler avec des coalitions telles que le Groupe d’intervention action-santé (HEAL) pour faire progresser le point de vue de l’ergothérapie sur les enjeux propres aux personnes âgées.

  • L'ACE a contribué au “Home & Vehicle Modification Guide.” (guide de modification du domicile et de l’automobile). L'ACE a mis au point AutoAjuste, qui offre aux personnes âgées la possibilité de vérifier si leurs véhicules personnels sont correctement ajustés pour eux. Les conducteurs plus âgés peuvent améliorer leur sécurité et celle des autres en s'assurant que leur voiture est correctement ajustée pour eux. Les ergothérapeutes sont également formés pour la retraite de la conduite en donnant des conseils sur des options de transport alternatifs.


Buts de l’ACE

  • Soutenir un plus grand nombre d'aînés canadiens à vieillir chez eux par l’entremise d'interventions ergothérapiques.
  • Plaider pour l'inclusion des ergothérapeutes dans les équipes de soins primaires et interdisciplinaires afin de formuler des recommandations axées sur l’occupation permettant aux personnes âgées de vieillir chez elles.
  • Promouvoir l'ergothérapie en tant que service de base essentiel pour les aînés cherchant à vieillir chez eux et dans leur communauté.
  • Collaborer de manière interprofessionnelle et avec des partenaires non traditionnels tels que des entrepreneurs, des architectes, des professionnels de la conception de maisons et de la modification d’automobiles afin d'élargir la portée des solutions ergothérapiques pour vieillir chez soi.
  • Développer les ressources éducatives et la formation pour s'assurer qu'un nombre suffisant d'ergothérapeutes sont prêts à répondre aux demandes du milieu du travail (à mesure qu'il évolue) pour soutenir les personnes âgées vieillissant chez eux.

Proposition de valeur de l’ergothérapie


  • Un rapport de mai 2017 intitulé “Re-Shaping the Housing Market for Aging in Place par l’Association canadienne des constructeurs d’habitations mentionne la proposition de valeur des ergothérapeutes dans les modifications domiciliaires qui facilitent le vieillissement chez soi par rapport au coût élevé des soins en établissement ou à l’hôpital. Selon Home Modification Canada, le coût d'inclure 75% des fonctions d'accessibilité requises dans les maisons neuves coûte moins de 500 $ par domicile.

  • Les adaptations de domiciles réduisent le besoin pour des visites quotidiennes et réduisent ou suppriment les coûts des soins à domicile (les économies varient entre 2 000 et 50 000 dollars par an) (Heywood et al, 2007).

  • Remettre à plus tard les soins en établissement de seulement un an en adaptant le domicile des personnes permet d'économiser 48 000 dollars par personne (Laing et Buisson, 2008).

  • Une étude d’un an (2016) réalisée par le Wales College of Occupational Therapists a révélé que le recours aux services d’ergothérapie permettait d’éviter les hospitalisations inutiles et/ou de réduire la durée du séjour à l’hôpital. Les économies étaient de l’ordre de 15 000 jour-lits. En utilisant les coûts estimés de M. Sinha, cela permettrait d’économiser 15 millions de dollars par année au Canada.

  • Une étude récente de l'Université John Hopkins a révélé que l'ergothérapie était la seule catégorie de dépenses de santé dans les hôpitaux où une augmentation des dépenses entraînait une réduction des taux de réadmission (Rogers et al., 2016). Les résultats de l'étude établissent un lien entre ces faibles taux de réadmission et l'ergothérapie, qui vise à déterminer si un client peut être libéré en toute sécurité et à éliminer les obstacles potentiels à la maison et dans la communauté. En se concentrant sur les facteurs liés au client en dehors de l'hôpital, notamment les conditions de vie,l'accessibilité au domicile et les soutiens sociaux, les ergothérapeutes sont bien placés pour aborder les facteurs de risque de réadmission.

  • Le Royal College of Occupational Therapists (2016) (Royaume-Uni) a estimé que les services d’ergothérapie évitaient les hospitalisations inutiles et/ou réduisaient le nombre de séjours à l'hôpital, économisant en moyenne 15 millions de dollars par année. Les ergothérapeutes qui voient des personnes hospitalisées les dirigent généralement vers des services d'ergothérapie au sein de la communauté, de sorte qu'un ergothérapeute ayant la capacité de visiter la personne à domicile puisse évaluer leur sécurité et leurs besoins à la maison.